(Février 2013) Après deux semaines d’écovolontariat dans un centre consacré à la conservation et à la couvaison des tortues marines, je vous livre mes impressions. Situé à Kosgoda, à mi-chemin entre Colombo et la pointe Sud du Sri Lanka, ce site se trouve près d’une plage où les tortues viennent pondre la nuit et où les lucioles transforment les arbres en sapins de noël. Féerique !
L’événement déclencheur
Révolté par le spectacle de tortues se débattant sur le dos, le fondateur de ce site avait 7 ans quand il les a remis sur pied leur permettant de regagner la mer. Elles étaient destinées à être vendues par les pêcheurs pour leur chair. En effet, dans ce pays pauvre, le braconnage des tortues et des œufs est fréquent. Le soir même, il s’est fait passer à tabac chez lui. Depuis, il paie les pêcheurs 10 roupies par œuf de tortue apporté dans son centre, ce qui est plus rentable pour eux que de les vendre sur le marché.
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Projet de conservation des tortues marines
Collecte des œufs “en direct”
La nuit, ces hommes patrouillent en attendant qu’une tortue vienne pondre sur la plage. Après plusieurs heures d’attente et de patience où la tortue creuse puis retourne au bord de l’eau pour se nettoyer du sable, ils récupèrent enfin les œufs au fur et à mesure qu’elle les dépose dans son nid. Sur le site du projet, les nids de chaque femelle sont reproduits, chacun contenant une centaine d’œufs qui mettront à peu près 50 jours avant d’éclore.
Quelles espèces ?
La tortue la plus commune à Kosgoda est la tortue verte, mais ils récupèrent aussi les œufs de la tortue olivâtre, de la tortue imbriquée ou de la tortue luth. Pour information, il existe seulement sept espèces de tortues marines dans le monde.
Pension complète pour les femelles !
Les petits mâles sont relâchés quelques jours après l’éclosion alors que les femelles sont gardées plusieurs mois, voire plusieurs années pour quelques-unes d’entre elles. Plus tard elles seront relâchées et plus grandes seront leurs chances de survie et de reproduction. En agissant ainsi, ils réduisent déjà le nombre de jeunes tortues tuées à la naissance par les animaux. Évidemment, d’autres facteurs menacent la survie des espèces de tortues, comme la pêche accidentelle, la destruction des sites de ponte ou la pollution.
Mon expérience en tant qu’écovolontaire
Ce site est tenu par une seule grande famille et je me perds un peu entre les liens de parenté de chacun. Généralement, les membres d’une même famille vivent tous dans le même village, et il n’est pas rare d’épouser son cousin ou sa cousine. D’ailleurs, les gens se marient jeunes ici, vers la vingtaine. Ils sont tous très accueillants, très souriants, et nous demandent régulièrement si on est “heureux”.
Contrairement au projet des éléphants où je m’ennuyais un peu, j’ai apprécié la charge de travail un peu plus conséquente :
Dès 6h30 on commence à nettoyer les bassins où vivent les tortues, à changer l’eau et à frotter le sol avec la coquille d’une noix de coco en guise de brosse, à déplacer des seaux de sable d’un endroit à l’autre puis plus tard on ira pêcher des petits poissons avec une canne à pêche (une branche de bambou, un fil de pêche et un hameçon) ou ramasser des algues au milieu des oursins (et finir trempés en 30 secondes par les vagues trop fortes qui s’écrasent contre les rochers), pour retourner nourrir les tortues.
Ce centre permet aussi de prendre soin de tortues handicapés et aveugles, qu’il faut nourrir à la main (en évitant de se faire arracher un doigt de préférence). L’une d’elle a la carapace déformée à cause du tsunami qui a affecté la côte en Décembre 2004. Des dizaines de milliers de personnes sont décédées au Sri Lanka, surpris par ce phénomène dont ils n’avaient jamais entendu parler. En réalité, personne n’a été prévenu ; le mot “tsunami” n’existait même pas dans leur langue et le gouvernement n’a jamais pris aucune mesure de prévention en cas de catastrophe de ce genre.
En savoir plus sur le site du Centre de conservation des tortues marines de Kosgoda.
Visite de Galles, et autres attractions touristiques
En dehors du projet, je suis allée visiter Galles, une ville fortifiée construite par les Européens (d’abord les Portugais au 16ème siècle, puis les Hollandais), classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’ambiance est si différente des autres villes du Sri Lanka. Plus calme, plus propre. On s’y sent bien. Enfin, cette semaine nous avons fait un safari en bateau sur une rivière qui regroupe une soixantaine d’îles : massage des pieds au milieu de poissons, rencontre avec un petit singe apprivoisé, visite d’un temple sur une île minuscule, découverte du cannelier de Ceylan – Saviez-vous que la cannelle correspond à l’écorce intérieure de la branche de l’arbre ? Nous avons visité une mine de pierre de lune, et découvert le plus grand bouddha (en position allongée) d’Asie du Sud, datant de 200 ans : 35 mètres de long. A couper le souffle.
Bonjour,
J’ai contacté Dudley de kosgodaseaturtle.org est-ce bien cet organisme par lequel on doit passer ?
http://www.kosgodaseaturtle.org/index.php/gallery/
Autres question, les logements sont-ils corrects ?
Merci beaucoup !
Oui, c’est le lien indiqué dans l’article, et oui les logements sont très corrects 😉
Merci beaucoup !!
Les prix ont beaucoup augmentés par contre.. 800$ pour deux semaines :O
Bonjour,
Auriez vous le nom ou lien de l’ong?
Merci et belle route!
Bien sûr, voici le lien : http://www.leoproject.org/trip/Sea-Turtle-Conservation
Merci!
Bonjour Lore, avez-vous été là-bas finalement ? J’ai appris récemment que mes soupçons de l’époque étaient justes. Cette “association” est juste là pour faire du profit. L’argent payée n’est pas reversé au projet. Idéalement, il faudrait arriver à passer directement par ce centre à Kosgoda et non pas par LEO Project, mais je ne sais pas si c’est possible. En tous cas, il faut boycotter LEO !
bonjour,
penses tu possibles de passer quelques jours dans cette ONG avec 10 étudiants ?
merci
gaelle
Bonjour Gaëlle, je ne suis pas sûre. Au niveau du logement, c’est limité à 6 ou 8 personnes il me semble – mais depuis 3 ans, les choses ont peut-être évolué. Et ensuite, je ne sais pas s’il y a vraiment du travail pour 10 personnes. Nos tâches étaient assez basiques : nettoyer les réservoirs des tortues et le site, les nourrir, pêcher de temps en temps, et c’est à peu près tout. Je vous conseille de les contacter pour en savoir plus, c’est préférable.
hello ! bel article mais petite question , devais tu payer pour faire bénévole ? si oui , combien ? merci à toi !
Merci 🙂 Oui, et c’est comme ça avec la majorité des projets d’écovolontariat. Et encore, ceux que j’ai choisi étaient relativement peu chers car ce sont des ONG locales. J’ai mis le lien du projet dans l’article, je te laisse vérifier le tarif actuel au cas où il ait changé, mais il me semble que c’était aux alentours de 350$ pour 2 semaines.